Aux Pays-Bas, des pasteurs assurent un culte ininterrompu depuis un mois pour empêcher l’expulsion d’une famille arménienne
Un culte a commencé il y a plus de 4 semaines pour sauver une famille de réfugiés arméniens aux Pays-Bas. Plus de 400 pasteurs de tous pays se relaient jours et nuits pour éviter leur expulsion.
À La Haye, une église assure un service religieux en continu depuis le 25 octobre pour protéger une famille de réfugiés arméniens. Aux Pays-Bas, une loi interdit à l’État de pénétrer dans une église pendant un office. C’est donc dans une église que la famille Tamrazyan s’est réfugiée pour ne pas être expulsée.
Les Tamrazyan vivent aux Pays-Bas depuis 9 ans. Le père, militant politique, avait reçu des menaces de mort et avait demandé l’asile aux Pays-Bas. Demande validée par un juge après 7 ans de procédure, mais dont le gouvernement avait fait appel. Et c’est toute la sphère chrétienne qui s’est engagée auprès de cette famille. Théo Hettema, président du Conseil général des ministres protestants souhaite rester fidèle à « l’ouverture et l’hospitalité de l’Église » et assure que le service ne s’arrêtera pas de si tôt. Plus de 400 pasteurs, venus de différents pays, se sont organisés pour diriger ce service en continu, jours et nuits. Théo Hettema a déclaré à Quartz :
« En offrant l’hospitalité à cette famille, nous pourrions leur donner le temps et l’endroit nécessaires pour [démontrer] au secrétaire d’État l’urgence de leur situation. »
Les enfants et les parents vivent dans l’église et se rendent au culte. Warduhi, une des filles Tamrazyan, âgée de 19 ans, était heureuse qu’un groupe de jeunes soit présent également. Hayarpi, quant à elle, montre fièrement aux journalistes les photos des pasteurs qui se sont relayés pour le service. De nombreuses personnes viennent aider la famille, y compris pour subvenir à leurs besoins. La mère est remplie d’espoir :
« Il est impossible d’exprimer à quel point il est spécial de se sentir aidé par tant de gens. [...] Quand je suis à l’étage et que je les entends, je chante aussi. »
Derk Stegeman, coordinateur, assure que la fin du culte n’est pas prévue :
« On espère qu’une solution va être trouvée pour qu’ils ne soient pas expulsés, mais nous n’avons pas prévu de date limite à cet asile religieux. Nous avons choisi cette solution pour les accueillir mais aussi pour créer la possibilité d’avoir une discussion sincère avec les autorités nationales afin de trouver une solution humaine pour les enfants réfugiés victimes de la législation. »
Au Pays-Bas, la montée des partis politiques d’extrême droite et leur politique d’immigration crée un climat de tension pour les réfugiés. Mais le cas de la famille Tamrazyan révèle que des centaines de personnes sont prêtes à les aider.
H.L.